Intervention Secrétaire Générale Union Locale CGT Dunkerque
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(2) Facebook Intervention Secrétaire Général UD CGT Nord
(2) Facebook Intervention Secrétaire Général CGT ArcelorMittal Dunkerque
Ce 1er Mai journée internationale de lutte des travailleuses et des travailleurs, a cette année, un sens très particulier.
Nous sommes nombreux aujourd’hui à Dunkerque pour exiger une paix juste et durable, pour l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans, pour défendre les services publics, pour exiger le maintien de nos sites industriels et les emplois.
Depuis l’élection de Trump, l’extrême droite se sent pousser des ailes. Trump, Poutine, Nétanyahou, Javier Milei (Argentine), Giorgia Meloni (Italie), soutenus par les plus grands milliardaires, veulent remplacer le droit international, construit après 1945, par la loi du plus fort, ou plutôt du plus riche.
Les conséquences pour les travailleuses et les travailleurs sont déjà bien visibles. L’extrême droite s’en prend frontalement à l’État de droit. Elle attaque le droit à l’avortement, à l’éducation, ou encore les droits des immigrés ou des personnes LGBTQIA+. La lutte contre le changement climatique est enterrée et les chercheurs sont muselés pour permettre aux multinationales de faire toujours plus de profits. La remise en cause de l’aide au développement par les États-Unis, mais aussi de l’Europe, va pénaliser des centaines de millions de personnes, à commencer par les femmes en Afghanistan, au Yémen, ou encore dans des dizaines de pays africains.
Racisme, antisémitisme, islamophobie, discriminations : partout le poison de la division progresse, instrumentalisé, voire organisé par l’extrême droite et les médias des milliardaires.
Ce 1er mai, nous manifestons par millions dans le monde entier pour défendre la coopération et la solidarité entre les travailleurs du monde entier. Nous sommes avec les Ukrainiens et les Palestiniens qui ne cessent de pleurer leurs millions de morts et exigent une paix juste et durable, sous l’égide de l’ONU.
Nous exigeons avec tous les travailleurs du monde menacés par la guerre commerciale, la mise en place de règles pour un juste échange, basé sur le respect des droits sociaux et environnementaux. Nous exprimons notre solidarité avec tous les travailleurs et travailleuses exilés précarisés par des politiques toujours de plus en plus violentes.
Au nom de l’économie de guerre, on explique aux salariés français et européens qu’il faut qu’ils fassent des sacrifices, qu’ils renoncent à leurs droits et aux services publics.
À l’opposé, nous voulons réduire le temps de travail. Nous refusons de travailler jusqu’à 64 ans, nous continuons d’exiger l’abrogation de la réforme des retraites et nous refusons la capitalisation.
Nous le voyons aux États-Unis, la chute de Wall Street a comme première conséquence, l’effondrement des fonds de pension ! Si nous ne les arrêtons pas, ce sont plus de 40 milliards d’euros qui amputeront les moyens de fonctionnement des collectivités locales, de la santé, de l’éducation, de la Sécurité sociale !
Nous manifestons pour que la transformation de la société française et plus largement des sociétés européennes en économies de guerre cesse. C’est au nom de cette prétendue économie de guerre que celles et ceux qui gouvernent mènent une guerre sociale contre le monde du travail.
Au lieu d’une surenchère guerrière, c’est notre démocratie qu’il faut renforcer face aux ingérences étrangères et aux tentatives de déstabilisation des milliardaires. Il faut donner à nos services publics, à nos écoles, à nos hôpitaux et à nos universités les moyens de fonctionner. Il faut protéger les contre-pouvoirs toujours ciblés par l’extrême droite, protéger l’indépendance de la justice, garantir la liberté de la presse, la liberté de la recherche, les libertés publiques et les libertés syndicales !
Aux États-Unis, en Argentine, en Turquie, en Serbie, en Israël, en Belgique ou encore en Grèce, partout dans le monde, les travailleuses et les travailleurs ainsi que les étudiantes et les étudiants se mobilisent pour défendre la démocratie et exiger la justice sociale. Les périls sont immenses, mais notre force l’est encore plus. Rien n’est écrit d’avance et c’est notre mobilisation qui fait la différence.
Ce 1er mai à Dunkerque est aussi une nouvelle riposte aux licenciements chez ArcelorMittal
Le géant de la sidérurgie a annoncé un plan de 636 suppressions de postes, dont un grand nombre dans les Hauts-de-France, plus particulièrement à Dunkerque. La réplique des salariés avec la CGT ne s’est pas fait attendre.
Les différentes initiatives de la CGT, en partant du local, du départemental et jusqu’au national, ont mis en lumière la vraie stratégie de Mittal : se désengager de l’Europe pour ensuite nous inonder d’acier produit en Inde et au Brésil pour engraisser encore plus les actionnaires. La CGT dénonce fermement les fermetures injustifiées de la part d’un groupe extrêmement rentable avec un montant de 11,7 milliards de dollars qui a été versé aux actionnaires depuis 2021.
L’enjeu n’est pas seulement la question de l’avenir d’Arcelor, c’est la question de l’avenir de l’acier en France et en Europe et donc de l’avenir de l’industrie. C’est donc un enjeu d’intérêt général et de souveraineté.
La CGT dénonce fermement les 636 suppressions de « postes » au sein du groupe sidérurgique qui concernent sept sites dans la moitié nord du pays.
Sur Dunkerque et Mardyck ce sont 295 postes à Dunkerque, 7 à Mardyck dont 134 CDD et alternance, auxquels s’ajoutent 50 postes intérimaires qui sont visés, On craint l’annonce de beaucoup plus de suppressions d’emplois prochainement.
Le cynisme de Mittal n’a pas de limite, puisqu’il prévoit d’envoyer les lettres de licenciement à la veille des fêtes de fin d’année 2025 !
Un emploi dans l’industrie, c’est trois à quatre emplois induits. Sans parler de l’impact sur les commerçants, les services publics. Ce sera un véritable tsunami social et économique, mais pas que pour le dunkerquois. Ce sont 300 mille suppressions d’emplois dans l’industrie qui ont été annoncées rien que pour l’année 2025.
Si on laisse faire, ce sera l’engrenage. Cette stratégie qui consiste à quitter l’Europe d’ici 2030 existe aussi dans l’industrie chimique. Sur Dunkerque, la CGT exprime de vives inquiétudes sur l’avenir d’Aluminium Dunkerque et Versalis
Faire du métal sans MITTAL, ce n’est pas qu’un simple slogan :
La nationalisation, largement évoquée au meeting organisé fin janvier à Dunkerque par la CGT, commence à faire écho dans la tête de plus en plus de politiques.
Pour la CGT, une nationalisation du secteur de l’acier devient une urgence pour contrer la volonté du groupe de délocaliser ses activités en Inde et au Brésil.
L’Europe doit reprendre la main et construire un géant européen de l’acier, dans lequel les États seraient actionnaires majoritaires, en commençant par convertir les aides publiques colossales décidées pour aider à la décarbonation en prises de participation.
Nos voisins montrent la voix : la Grande-Bretagne vient d’annoncer la nationalisation de British Steel et l’Italie a mis sous tutelle ArcelorMittal.
L’enjeu est de maintenir une souveraineté : nous avons besoin de cet acier pour nos infrastructures, les transports et pas que, de l’acier, il y en a partout !… et qu’on ne nous dise pas que la France n’en a pas les moyens: c’est des centaines de millions d’euros d’aides publiques que l’État a distribué notamment à ArcelorMittal, et qui bénéficie chaque année de crédit impôt recherche, de crédits compétitivité emploi et d’aide via le chômage partiel, l’APLD qui est maintenant structurel à ArcelorMittal.
En 2025 le budget de la Défense a augmenté de 3,3 milliards d’euros portant le budget à 50,5 milliards pour la Défense rien que pour cette année et Macron voudrait atteindre les 125 milliards, 200 milliards d’aides aux entreprises, 100 milliards d’exonérations de cotisations sociales, et l’État soutenu par l’extrême droite refuse d’aller taper dans la poche des ultra riches…
Les règles du commerce international doivent être modulées avec des droits de douanes en fonction du droit social et des normes environnementales.
Il faut aussi stopper la spéculation sur les prix de l’énergie. L’énergie européenne est beaucoup plus chère qu’aux États-Unis ou en Chine, alors que la France a une énergie décarbonée, qui pourrait être vendue beaucoup moins cher à son prix de revient. Cette spéculation nourrit les multinationales, à commencer par Total Énergie. Il faut sortir les prix de l’énergie du marché et garantir les prix de l’énergie qui correspondent aux prix de revient et au prix d’investissement.
À la CGT, nous sommes internationalistes et donc nous ne sommes pas pour la mise en concurrence des travailleurs et des travailleuses. Au contraire, ces propositions visent à défendre toutes et tous ensemble notre intérêt, puisque cette mise en concurrence, organisée par le capitalisme, tire tous les droits vers le bas.
Pour terminer, la CGT remercie toutes les forces politiques progressistes et toutes celles qui relayent au plus haut niveau les inquiétudes des salariés en portant nos revendications et particulièrement celle de la nationalisation si Mittal ne tient pas ses engagements très rapidement.
Pour la CGT, un emploi supprimé chez Mittal et un emploi de trop!!
Vive la Paix, vive les libertés, vive la justice sociale !
Vive le métal sans Mittal et vive la CGT !